Les jeunes et l'alcool

De nombreux comportements à risque ou problématiques qui se sont manifestés pendant l’adolescence ont tendance à diminuer ou à se transformer en une attitude plus mature et responsable à l’âge adulte. Mais on remarque aussi que beaucoup de comportements, qui deviendront par la suite des habitudes, sont acquis durant l’adolescence ou se développent de manière particulière pendant cette tranche de vie. Il peut s’agir d’une activité physique régulière ou d’une alimentation équilibrée, par exemple, mais aussi d’habitudes plus dangereuses pour la santé, comme la consommation d’alcool ou de tabac. Une fois établies, ces habitudes peuvent s’avérer très résistantes face au changement et restent souvent en place jusqu’à un âge avancé de la vie d’adulte.

L’adolescence (la période s’étirant de la 10e à la 21e année) représente un âge bien particulier en termes de développement psychique et biologique : elle est la période de maturation biologique (fonctions sexuelles, fin de la croissance). Les fonctions de notre cerveau, quant à elles, atteignent leur pleine capacité plus tôt : à l’âge de 16 ans, les fonctions cognitives ont complété leur développement. Le processus pour parvenir à l’indépendance prendra en général plus de temps : on commence à s’affranchir de la famille où l’on a grandi. Mais – notamment à cause des cursus de formation qui s’allongent – on ne finit souvent par quitter le berceau familial et gagner son indépendance, aussi financière, qu’à la fin de la vingtaine, voire au début de la trentaine. Parallèlement à ce long processus de détachement de la famille, la personne renforce de plus en plus son propre réseau social. Le rôle des pairs s’accentue au cours de l’adolescence, c’est la période d’orientation, on s’ouvre aux nouveautés et on cherche sa place dans la société. Et en plus de ces défis, on se situe dans la période de la vie pendant laquelle l’avenir professionnel se dessine, où des choix importants doivent être faits en matière d’école ou d’apprentissage.

En résumé, la jeunesse est une phase où nous cherchons notre identité, la trouvons en partie et la consolidons. On peut à juste titre prétendre que cette période de la vie en tant que telle représente déjà un risque pour toute personne qui la traverse, mais un risque donné par la nature et inévitable : sans la période délicate de la maturation durant l’adolescence, devenir adulte serait impossible.

En consommant de l’alcool, les enfants et les jeunes s’exposent en général à un plus grand risque que les adultes. En effet, à cause d’une masse corporelle inférieure et d’une tolérance plus faible, leur corps réagit de manière plus sensible. De plus, les jeunes qui consomment de l’alcool pour la première fois – ou qui n’ont que peu d’expérience avec l’alcool – ne peuvent pas en connaître les effets sur leur corps avec précision. Les risques liés à la consommation d’alcool, tels que les accidents, les actes de violence ou les comas éthyliques, s’en trouvent donc accrus.

De plus, le corps des adolescent*es élimine beaucoup moins bien l’alcool que celui des adultes. En effet, ce sont des enzymes présentes dans le foie qui se charge de « digérer » l’alcool et de l’évacuer. Les jeunes ont naturellement beaucoup moins de ces enzymes que les adultes.

Les sondages auprès des élèves âgé*es de 11 à 15 ans montrent que la consommation d’alcool est déjà répandue auprès des jeunes. A l’âge de 15 ans, 13% des filles et 27% des garçons affirment boire au moins une boisson alcoolisée par semaine, selon la plus récente enquête auprès des élèves en 2010. La bière reste la boisson alcoolisée préférée des jeunes ! Le vin, les apéritifs, les cocktails et le champagne occupent une place secondaire pour les jeunes de 15 ans.